L'austérité dans les

services sociaux

Santé: compressions, privatisation...

Depuis 1990, grâce au régime d'austérité libéral du Canada et de la politique du déficit zéro des gouvernements du Parti Québécois, le système de santé public subit des attaques de tous côtés.

Un rapport de l'Union québécoise des infirmières et infirmiers (UQII) dressait en 1999 un bilan peu réjouissant: compressions budgétaires draconiennes, pénurie de ressources, improvisation de la reconfiguration du réseau, entre autres.


...taxe santé et tarification

Ce saccage a des conséquences graves : ce sont les patientes et les patients qui devront assumer les frais, très souvent, des coûts des médicaments, des pansements et de la période de convalescence à l'hôpital.

Cette logique d'utilisateur-payeur affecte disproportionnellement les plus démuni-e-s, pour qui ces coûts supplémentaires ont un grand impact sur des budgets déjà trop serrés. Par exemple, la taxe santé, introduite en 2010, est d'emblée inégalitaire: les contribuables auront à débourser un montant fixe pour pallier aux coupures, peu importe leur revenu.

Par ailleurs, comme les femmes sont les principales usagères du système de santé, il va sans dire que ce sont elles qui paieront davantage, tout en devant composer avec de plus petits budgets.


Une charge supplémentaire pour les femmes

Les femmes constituent la majeure partie des proches aidants. Elles ont généralement sous leur responsabilité le soin des enfants et des membres de la famille en perte d'autonomie. Chaque coupure dans les services de santé publics transfère un peu plus la charge autrefois collective de la santé vers les familles, et principalement les femmes, qui doivent sacrifier temps, argent et énergie pour combler le déficit créé par les mesures d'austérité.


Sous-traitance en santé

Par ailleurs, pour réduire ses dépenses en santé, Québec pratique la sous-traitance : en somme, le gouvernement a recours au réseau privé pour désengorger un réseau public sous-financé. Or, paradoxalement, plusieurs études démontrent qu’il coûterait moins cher à l’État d’améliorer l’accès au système public, comme il ne peut plus contrôler les coûts de traitement.


Coupures dans l'aide sociale

Les coupes dans l'aide sociale annoncées par Agnès Maltais, ministre de la solidarité sociale, toucheront les citoyens et citoyennes les plus vulnérables de notre société: les familles avec enfants en bas âge, les toxicomanes et les gens s’approchant de la retraite.

Pour justifier sa déresponsabilisation, le PQ n'a d'autre choix que d'inculquer l'idée mensongère que ces gens, qui vivent nettement sous le seuil de la pauvreté, seraient paresseux. Or, quand on sait que 10% des enfants québécois sont élevés dans une famille qui dépend de l'assistance sociale, on saisit mieux l'impact catastrophique qu'auront vraiment ces coupures.


Hausse des tarifs d'électricité

D'ici à 2018, le tarif résidentiel d'électricité augmentera de 22,2%, soit l’accumulation de 4 hausses. Parmi celles-ci, le tarif du bloc patrimonial est dégelé, une catastrophe pour les plus démuni-e-s. Pourtant, cette année, Hydro-Québec accumulera des profits de plus de 3 G$. La justification économique invoquée par le gouvernement ne tient pas la route dans l’une des rares nations qui produisent des surplus d’hydro-électricité.


Conséquences de l'austérité sur la santé des populations

En 2013, une étude publiée par le British Medical Journal (BMJ) affirmait qu'il existe un lien de causalité entre l'austérité et le suicide, l'alcoolisme, et même la propagation de maladies infectieuses. Par ailleurs, en 2009, le BMJ concluait que les inégalités de revenu était liées à la mort de 1,5 millions de personnes, et ce seulement dans les 15 pays les plus inégalitaires de l'OCDE.

Pour les enfants, les conséquences sont désastreuses. En 2013, l'UNICEF publiait une étude qui dénonçait les impacts importants des périodes d'austérité sur le bien-être des enfants. Au Québec, la Centrale de l'enseignement du Québec rapporte qu'il est désormais impossible pour un adulte d'avoir accès à un psychologue ou à un travailleur social pour intervenir à temps en cas de difficultés conjugales (violence, abus, divorce). Cette situation est particulièrement inquiétante considérant l'impact d'un simple divorce, par exemple, qui fait monter en flèche le taux de suicide chez les jeunes et trouble leurs capacités de développement et d'adaptation.