L'austérité et la

culture

Coupures dans les sociétés d’État culturelles

Au fédéral, les conservateurs ont choisi de couper le financement des sociétés d’État à visée culturelle. Par exemple, l’Office national du film (ONF) a vu ses subventions amputées d’environ 10%, ce qui l’a contraint à mettre à pied 73 employé-e-s, fermer les portes de la CinéRobothèque à Montréal et des salles de cinéma de sa médiathèque à Toronto, en plus de réduire son appui aux cinéastes indépendant-e-s et aux festivals et évènements culturels.

D’autre part, la Société Radio-Canada (SRC) et sa contrepartie anglophone (CBC) connaissent également des compressions majeures : en raison des coupures, 650 postes ont été abolis et le budget alloué au contenu culturel radiophonique ainsi qu’à la couverture journalistique locale et régionale se voit réduit substantiellement.


Privatisation du financement culturel

Au Québec, le gouvernement Marois finance de moins en moins les projets sociaux, culturels ou artistiques, choisissant plutôt de fonctionner via le Mécénat Placement Culture. Le mécénat est le financement accordé par les entreprises aux projets culturels, ce qui, pour un parti misant sur l’austérité, semble être la solution miracle. Cependant, remettre le financement des projets culturels à l’entreprise revient à donner au secteur privé l’ensemble du pouvoir discrétionnaire sur le choix des projets qui seront financés.


Marchandisation de l’art

Afin de maximiser la productivité en entreprise, Québec a décidé d’exploiter l’art via son programme La culture en entreprise. Le principe est le suivant : en envoyant des artistes dans le secteur privé, ceux-ci et celles-ci contribueront à favoriser « l’appartenance » et les « processus créatifs » des employé-e-s, ce qui les rendra plus heureux et, par la bande, plus efficaces. Réduire l’artiste à un-e technicien-ne de maximisation de potentiel retranche à la culture son aspect humaniste et critique et réduit son rôle au renforcement de l’ordre établi.